Les femmes n’ont pas d’histoire – AMY JO BURNS

Les femmes n'ont pas d'histoire AMY JO BURNS

Les femmes n’ont pas d’histoire est le premier roman d’Amy Jo Burns. L’histoire retrace le parcours de trois femmes dans les Appalaches. Entre vie difficile, croyances et superstitions, patriarcat, on ressent une résignation, mais aussi un désir d’émancipation. Une histoire dure et touchante publiée en format poche par les Éditions 10/18.

 

Résumé

La jeune Wren grandit dans les Appalaches avec sa mère et son père qui est prêcheur et manipulateur de serpents. Ils vivent dans les collines, dans une cabane isolée, loin de la modernité. Le destin de Wren semble tout tracé, comme celui de sa mère avant elle. Mais des événements dramatiques vont faire basculer le cours des choses.

Les femmes n'ont pas d'histoire AMY JO BURNS

 

La force de l’amitié, la résignation et le désir d’émancipation dans les Appalaches

Wren est une adolescente qui vit au cœur des Appalaches dans un lieu reculé. La ville la plus proche est Trap en Virginie-Occidentale. Son père est un personnage dominant, à la fois prêcheur et manipulateur de serpents. Il a un lien très fort avec ses reptiles. Il reste d’ailleurs fidèle aux croyances et superstitions qui entourent les montreurs de serpents.

La mère de Wren, Ruby, est une femme résignée. Sa fille et sa meilleure amie Ivy paraissent être son seul réconfort. Wren vit donc loin de tout, habillée de vieux vêtements d’une autre époque. Elle n’est pas scolarisée et n’a pas accès à la modernité (ni téléphone, ni téléviseur, ni internet).

Derrière cette famille se cachent de lourds secrets, dévoilés à la fin du roman au travers de la prise de parole de plusieurs personnes. Dans ce quotidien quelque peu sordide surviennent un drame puis la mort. La jeune Wren va devoir faire face et peut-être changer le cours de sa vie.

 

Mon avis sur Les femmes n’ont pas d’histoire

Dans cette région qu’on appelle la Rust Belt la vie est, pour certains, très dure.  Certains vivent dans la pauvreté, la précarité, d’autres sont accros aux opiacés, et d’autres fabriquent de l’alcool de contrebande, du moonshire. Dans ce quotidien, certains essaient de survivre et de changer le cours de leur vie, une note d’espoir face à ceux qui sont résignés.

Ce roman d’Amy Jo Burns dégage une force marquante. L’écriture est belle et semble sortie des entrailles de l’écrivaine. Elle nous emmène sur les traces de Wren avec réalisme. Le roman est captivant et on ressent une réelle sympathie pour les trois femmes de l’histoire, Wren, Ruby et Ivy. Un premier roman touchant !

 

Extraits

(p.11) Par-delà ces collines, les miens sont connus pour le mordant de leur gnôle et la pauvreté de leurs cœurs. Overdoses, opiacés, chômage. Les gens nous préfèrent comme ça – la bouche anesthésiée, les dents jaunies par la clope, l’esprit engourdi par les bonbonnes de whisky et les bibles cornées. Mais ce n’est pas le fond de l’histoire, en vérité. Voilà le secret de la beauté des routes de Virginie-Occidentale : la peur que Dieu nous ait oubliés. Nous vivons dans un dépotoir créé par le charbon, où les trains dévorent des kilomètres de rails. Les hommes de chez nous glissent des serpents entre leurs doigts le dimanche matin et prient Dieu de se montrer à eux pendant que leurs femmes lavent leurs caleçons. Et voilà mon secret, à moi : mon père n’était pas seulement l’un de ces hommes. Il était le meilleur.

 

(p.21)Mon père obéissait aux rituels de la loi de la manipulation des serpents, c’est à dire qu’il se comportait comme si nous vivions encore dans les années 1940, plutôt qu’à l’ère d’Internet et des téléphones portables aux possibilités infinies que je ne comprenais pas. À l’époque, George Went Hensley avait convaincu les gens de la montagne que soulever des serpents était la seule vraie façon d’adorer Dieu. Quotidiennement, mon père levait ses bestioles vers le ciel et disait une prière dans une langue que personne ne pouvait interpréter.

 

(p.37) Nous n’avions pas la télé parce que mon père craignait qu’elle nous inocule la sagesse du monde. La télévision vous donne des idées, au lieu de vous laisser vous faire les vôtres, me disait-il.

 

(p.235) La vérité la plus triste au sujet de Ruby : elle croyait que les miracles n’arrivaient qu’aux hommes.

 

Les femmes n’ont pas d’histoire – AMY JO BURNS

-Écrit par AMY JO BURNS

-Traduit par Héloïse ESQUIÉ

-Publié par 10/18

-312 pages / 8,10 euros

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Avez-vous lu ce roman ? Si c’est le cas, n’hésitez pas à donner votre avis au bas de la page. Merci.

Les femmes n'ont pas d'histoire AMY JO BURNS

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