Viper’s Dream est un roman de Jake Lamar publié par les Éditions Rivages dans la collection “New York Made in France”. Un roman captivant qui s’étire des années 1930 au début des années 1960, avec pour toile de fond jazz et drogue.
Résumé de Viper’s Dream
Clyde Morton, alias Viper, est un jeune afro-américain qui a grandi dans une famille modeste à Meatchum, Alabama. À 19 ans, bercé d’illusions et persuadé qu’il a du talent, il quitte tout pour aller tenter sa chance à New York. Il arrive donc dans cette ville immense en 1936, découvre qu’il n’a aucun talent et doit alors rapidement trouver une solution pour rester à New York. Sa première rencontre sur place va l’entrainer dans le milieu de la drogue. Il entre alors au service d’un homme puissant et son destin semble tracé, lié à la marijuana.
Un roman captivant dans le New York du début du 20ème siècle
Viper’s Dream est prenant dès les premières pages car Jake Lamar nous captive avec sa prose, ses personnages et son intrigue. Le premier chapitre s’ouvre sur une scène en 1961, quand la baronne Pannonica de Koeniswarter demande à Viper quels sont ses vœux les plus chers. Puis, on apprend que juste avant, Viper a téléphoné à l’inspecteur Carney pour lui signaler un mort, inspecteur qui lui conseille alors de vite quitter le pays. Et Jake Lamar va nous ramener au début des années 1930 avec son personnage principal qui quitte l’Alabama pour tenter d’aller vivre son rêve de devenir musicien.
Jake Lamar nous entraîne donc dans le New York des années 1930 aux années 1960 et l’atmosphère est particulièrement bien décrite. Il cite, pour planter le décor dans le monde musical de l’époque, des célébrités, dont certaines font des apparitions dans plusieurs chapitres. Parmi ces musiciens figurent Miles Davis, Charlie Parker, Thelonious Monk…
Certains se réunissent chez la baronne Pannonica de Koeniswarter, mécène dans le milieu musical à cette époque. Cette baronne aime demander à ses invités quels sont leurs trois vœux les plus chers. Et pour Viper ces vœux sont en réalité des regrets… Car l’histoire est terriblement captivante, dynamique et sans le moindre temps mort, mais elle est également triste. Cette tristesse enveloppe le personnage de Viper, ainsi que son amour compliqué et malheureux avec la belle Yolanda. La vie et le destin de Viper semblent s’apparenter au schéma d’une tragédie grecque…
Le thème de la drogue et en particulier la marijuana est très présent tout au long du roman. Elle accueille Viper dès son arrivée à New York et sera ensuite présente durant toute l’intrigue.
Il s’agit également d’un excellent polar. En effet, dès les premières pages, en 1961, on apprend qu’il y a eu un mort, une troisième victime de Viper. Mais on découvrira seulement à la fin, dans les dernières pages, de qui il s’agit. Tout le roman tient le lecteur en haleine jusqu’au dénouement.
À noter aussi que le titre est un clin d’œil à Viper’s Dream de Django Reinhardt, sorti en 1937.
Mon avis sur Viper’s Dream
Viper’s Dream est donc un polar/roman noir, dans le New York des années 1930 aux années 1960, sur fond de jazz. Le tout pimenté par le trafic de drogue, les flics ripoux et les avocats véreux. L’ensemble est agrémenté d’une histoire d’amour compliquée et malheureuse.
L’intrigue est intéressante, les personnages bien dépeints tout comme le décor, et l’intrigue va crescendo, pour être particulièrement dynamique vers la fin du roman.
Une très belle découverte pour moi et une de mes lectures les plus captivantes de l’année 2021. Le livre se lit très rapidement et capte l’attention du lecteur dès les premières pages. Si vous ne l’avez pas encore lu alors n’hésitez pas !
La nouvelle collection New York made in France des Éditions Rivages promet de belles lectures en perspective !
Avez-vous lu Viper’s Dream ou d’autres romans de Jake Lamar ? N’hésitez pas à laisser un commentaire au bas de la page. Merci.
Extraits
(P.11) Non, Viper n’était pas musicien. Il avait voulu le devenir. Le désir, il l’avait, mais il lui manquait le talent. Il décida alors que s’il ne pouvait pas jouer lui-même de la musique, il aiderait ceux qui savaient le faire en leur fournissant un peu de l’inspiration qui leur était nécessaire, l’élixir de la créativité.
(P.12) Vingt-cinq ans dans cette branche professionnelle. Et jusqu’à ce jour de novembre 1961, il n’avait tué que deux personnes. Ce soir, c’était le troisième meurtre de Viper. Pour la troisième fois en vingt-cinq ans, il avait mis fin à la vie de quelqu’un. Mais c’était la première fois qu’il regrettait.
Viper’s Dream de Jake LAMAR
-Auteur : Jake Lamar
-Traduit par Catherine Richard-Mas
-Publié par les Éditions Rivages dans la collection “New York made in France”
-237 pages / 19 euros
-Voir le livre sur le site de l’éditeur
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